Jardinerie – Café - restaurant ?

Jardinerie – café – restaurant … Pourquoi donc ce titre ? Avec les difficultés que nous avons connues en 2024, il serait peut-être préférable de se concentrer sur notre métier de base, non ?
Et pourtant, y’en a qu’ont essayé… Et ça marche !
Histoire de jardineries …
La jardinerie a évolué au fil du temps. Depuis ses débuts au siècle dernier en Europe, elle est passée de « serres ouvertes au public » à « supermarché bien-être et nature ».
Les premiers magasins correspondaient souvent à des producteurs qui ouvraient leurs serres et leurs pépinières, en ajoutant du terreau et des pots pour faire venir un jardinier qui commençait à créer un jardin décoratif. Les premiers Garden Center se développaient et aujourd’hui, la jardinerie sort du jardin pour vendre de l’animalerie, de la déco, des vêtements, du mobilier, de l’alimentation, du terroir…
Évidemment, le végétal a laissé des plumes dans la bataille. Nous sommes passés en moyenne de 50% du chiffre en végétal dans les jardineries en 1980 à près de 20% aujourd’hui.
La gestion est passée par là et la physionomie de nos points de vente jardin n’est plus du tout la même.
Bien ou mal ? Allez savoir…
Globalement, nous sommes devenus un peu plus distributeurs, un peu plus pragmatiques et un peu moins vendeurs de rêve.
Jardinerie – café – restaurant
Pourquoi avez-vous un jardin ?
Le jardin est une passion, un plaisir pour partager entre amis, pour échanger, pour se relaxer. C’est du moins le principe pour les jardiniers amateurs qui viennent au jardin pour se détendre, s’amuser et vivre dans un environnement agréable, loin des contraintes du quotidien.

Il semblerait logique de leur apporter ce dont ils ont envie dans les points de vente destinés à cette passion.

Mais au fil des expériences, en lorgnant sur la « grande distribution », nous avons appliqué les mêmes règles et nous sommes devenus des centres de profits qui proposent des produits. Les communications parlent essentiellement de prix. Et dans les allées, nous proposons surtout des offres, des opportunités en délaissant l’accueil ou le rêve.
Il y a des raisons à cela, à commencer par la rentabilité au mètre linéaire. Nous devons optimiser l’espace. Alors entre une Tête de Gondole et une déco qui prend un temps fou dans sa réalisation et son entretien, autant choisir la Tête de Gondole.

Un coin repos, convivial et accueillant comme le café restaurant pourrait être la solution ?
Utopie ?
Avec la difficulté de recruter dans le domaine, avec le savoir-faire lié à cette profession, pourquoi s’embêter avec cet espace supplémentaire ?
Ça, c’est le côté négatif. Mais il y a aussi du positif et la possibilité de recevoir notre jardinier amateur avec l’esprit qu’il espère trouver dans un jardin : l’accueil, la convivialité, le bien-être.
En jetant un coup d’œil en dehors de nos frontières, les jardineries dignes de ce nom ont toutes leur restaurant. C’est le cas de Dobbies en Angleterre, une chaîne de plus de 70 magasins. Chez nos voisins, la partie restauration pèse 20% du CA (Source Horticulture Trades Association).

Chez Schilliger, à Gland, en Suisse, l’immense jardinerie au bord du lac Léman propose de nombreux petits plats au Café Agnès. Et comme le dit le site internet : « un restaurant incontournable niché au cœur de la somptueuse serre tropicale du Garden Centre ! ».

Au Pays Bas, chez Intratuin, les restaurants sont aussi à l’honneur en plein centre des magasins.
On termine ce très rapide petit tour par le nord de la France, à Wambrechies, chez les Compagnons des Saisons, « les petites Maryses » vous accueillent tous les jours pour vous faire déguster des plats « maison » concoctés avec les fleurs et les légumes du jardin attenant au point de vente.
Jardineries de demain ?
On verra la tournure des événements, mais la jardinerie semble prendre deux orientations.
D’un côté, nous aurons les « distributeurs » : un point de vente traditionnel qui propose des prix et des produits. La priorité est donnée au commerce avec des techniques élaborées pour optimiser les ventes et les m².
De l’autre, des « passionnés » : ils privilégieront l’accueil, la disponibilité, le bien-être. Le restaurant ou le café sera au centre de l’espace, histoire de faire passer du bon temps à nos amis-clients les jardiniers amateurs.
L’idéal serait un mélange des deux et l’avenir de ce type de point de vente spécialisé jardin passe peut-être par là. Au-delà des produits et des prix, notre consommateur pourra retrouver le plaisir de faire son jardin.
N’oublions pas pourquoi il jardine… Pour la passion, le rêve, le partage.
La jardinerie – café – restaurant est une piste à creuser…
Bon appétit !

Roland Motte… Jardinier !

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