Quel avenir pour la distribution du végétal

La distribution végétale

Aux siècles derniers, vous vous en souvenez sans doute (🤣), et depuis que les navigateurs sont allés se promener dans le monde à l’image de feu Christophe Colomb, le commerce du végétal intéressait principalement les collectionneurs, les botanistes et les jardins botaniques en plein développement. Le petit peuple se débrouillait avec son savoir transmis de mère en fille ou de père en fils pour aller chercher au potager, les bonnes herbes à manger et à soigner.

Pour ce qu’on appelle aujourd’hui « la distribution du végétal », la question ne se posait pas ! Les plantes étaient principalement destinées aux collectivités et à l’agriculture. De petits producteurs cultivaient les arbres et arbustes nécessaires à proximité du lieu d’utilisation.

Au 20ème siècle, la plante commence à prendre ses aises jusqu’à la première jardinerie -  Garden Center qui proposera une collection complète au grand public en 1964.

Vous connaissez la suite… Les fleuristes, les jardineries, les GSA, Les GSB, les pépiniéristes, Internet, les GMS… Vendent du végétal ici ou là… 
Et demain ?

Quel végétal ?

Si tant d’enseignes et de commerces vendent du végétal, c’est que la soupe est bonne, encore faut-il qu’elle le reste. Et pour parier sur l’évolution de ces vendeurs verts, il est nécessaire de savoir de quel type de plante nous parlons 🤔 ?

On peut, grosso-modo, se baser sur 3 grandes familles pour animer nos commerces actuels :
  • Le végétal coup de cœur. La fleur coupée, les petites fleurs, les feuillages déco… On propose un petit produit au sommet de sa forme. C’est un achat d’impulsion. Il est bien placé et le client craque devant cette petite merveille.
  • Le végétal d’investissement. Arbres, grosses pièces, haies, fruitiers… La catégorie prisée par les pros. Les producteurs et les paysagistes sont les maitres en la matière. Il faut un « vrai » vendeur pour accompagner les clients et souvent un service de plantation et de suivi pour l’entretien
  • Le végétal nourricier. Qui peut aussi faire partie des deux premières catégories. Les légumes, petits fruits et fruitiers en tout genre dont la vente a explosé pendant la Covid et qui continue de bien se porter. 

Qui vend quoi ?

Le végétal « coup de cœur » est le plus facile à vendre. Inutile d’avoir de grandes connaissances. Vous posez une primevère fleurie au bon endroit, et l’effet coup de cœur ❤️ joue son rôle. Et si l’entretien laisse à désirer… pas grave, on jette et on rachète ! Le seul hic, c’est la disponibilité, l’engagement et les prix pratiqués. Pour avoir de quoi fournir les 100 points de vente de l’enseigne, il faudra s’engager ferme auprès d’usines à plantes qui s’installeront plutôt là où il fait chaud pour limiter les énergies.
Le végétal d’investissement concerne encore des pépinières locales, de petits producteurs remplis de passion, qui vendront en direct au bout de leur rue. Pour les autres, il faudra montrer pate blanche avec des pros et des services afin de satisfaire un client un peu plus exigeant.

C’est un peu le cas aussi pour le végétal nourricier qui laisse la part belle à de petites exploitations remplies de savoir-faire et de compétences.
En étant très basique, nous pourrions nous retrouver dans l’avenir avec un végétal déco, vendu partout et produit par des « usines automatisées ». Et de l’autre, les pros, attachés à la qualité et au service.

Simpliste !

C’est évidemment un avenir simpliste que voilà. Nous espérons tous que ce marché sera un peu plus complexe dans l’avenir que ces deux seules issues… Il n’empêche. Si l’on réfléchit à coup de hache, et si l’on regarde l’ensemble du marché, le végétal ne pèse que 25% dans la balance. Tout le reste, ce sont les accessoires qui l’accompagnent. Les outils, les produits de traitement, le terreau, les pots… Si le « jetable » prend de l’ampleur, nous devrons réfléchir autrement pour nos ventes complémentaires ! Pourquoi mettre de l’engrais à une plante destinée à ne vivre que quelques semaines ou quelques jours ?

Lorsque nous nous croiserons dans les allées des Journées des Collections en mars prochain, nous serons évidemment dans une logique d’actualité. Les perspectives de la décennie à venir ? Nul n’est assez fou pour regarder aussi loin. Il n’empêche, il faudra bien suivre le mouvement. Comment s’adapter à ce végétal « jetable » ? Comment trouver des produits complémentaires qui accompagnent ces offres éphémères ? Est-ce que la jardinerie abandonnera le monde des professionnels pour aller de plus en plus vers de la vente coup de cœur ?

Voilà pas mal de questions dont on parlera sans doute dans les couloirs et sur les stands à Marseille …
Bon… En attendant le prochain tremblement de vert, restons pragmatiques : bonnes fêtes de fin d’année à tous. Ça au moins, c’est concret !
Roland Motte… Jardinier !

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Emilie Ragoin
Responsable Acheteurs 
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