Communication végétale !
Professionnels des métiers du jardin ou non, notre métier repose essentiellement sur la communication. Pour faire parler de nos produits, de nos services, faut bien faire un peu de pub. La communication végétale est-elle utilisée par nos services internes ? Et de quoi parlons-nous avec cette « communication végétale » ?
Communication végétale ?
Le sujet est vaste… Nous pourrions commencer par parler de la communication propre aux plantes. Aristote, 4 siècles avant JC (et 6 avant les JdC Garden Trends 😜) avait déjà défini la place des plantes. Elles étaient pour lui au rang inférieur, ne servant qu’à nourrir les hommes et les animaux. Avec un préjugé pareil, inutile de vous dire que la science ne s’est pas rapidement penchée sur le sujet… Et aujourd’hui encore, nous sommes plus prompts à lancer des actions pour la protection animale que la protection végétale.
Heureusement, les choses bougent et nombre de chercheurs découvrent les formidables capacités des plantes dont la communication fait partie. Darwin écrivait même en 1880 « Ce n’est guère exagéré que de dire que l'extrémité de la radicule d’une plante se comporte comme le cerveau d’un des animaux de bas niveau ». Un cerveau, une pensée, une mémoire ??? Aïe ! Des expériences ont démontré que les arbres attaqués par un prédateur augmentent d’un coup leur production de tanin tout en produisant de l’éthylène afin de prévenir les voisins. Ce n’est pas sous forme de catalogue, mais les plantes utilisent elles aussi la communication !
Le végétal et (est ?) le jardin !
Bon d’accord, c’est bien beau tout cela, mais nous sommes des commerçants, des vendeurs, des chefs d’entreprise… Et tout ce blabla ne sonne pas concret. La communication des plantes ne fait pas vendre des salons de jardin… Voilà, voilà, j’y arrive !!!
Depuis que le commerce spécialisé jardin existe, la part du végétal a évolué dans le chiffre d’affaires. Dans les années 1960/1970, les premiers Garden Center avaient souvent 3 rayons : le végétal en incluant aussi les graines et les bulbes, la poterie et le terreau. Juste de quoi planter et décorer.
Progressivement, nous avons fait rentrer des rayons annexes pour lisser le chiffre sur l’année. Aujourd’hui, nous parlons de jardin, de bien-être, de terroir, d’animalerie, de déco… Toujours sous une bannière jardin. Si aujourd’hui le chiffre d’affaires des points de vente spécialisés en jardin est de 25% végétal et 75% « autre »… A la louche… Pour le consommateur, la clé d’entrée reste le végétal. Et il est nécessaire de respecter cette image en incluant du végétal dans nos différentes communications.
Une terrasse avec un salon de jardin, de la déco, un barbecue sans même un végétal en pot à côté… Ça le fait pas !
Une clé d’entrée ?
En regardant les stands ou les catalogues de nos exposants aux Journées des Collections, et avec un peu de recul, on pourrait espérer voir un peu plus de végétal. Même dans les engrais ou les phytos, la présence des plantes pourrait être renforcée. En effet, sans végétal, pas d’outils, pas de bêches, pas de terreaux, pas de soins… En abordant ce sujet avec certains d’entre vous, vous avez des excuses, et des bonnes :
- Ce qui compte c’est nos produits, le reste, c’est de la poudre aux yeux sans intérêt.
- Nos clients sont des distributeurs, ils veulent aller à l’essentiel, pas besoin de fioriture.
- Les mises en scènes, c’est cher et c’est chronophage.
Au-delà du prix et du temps passé à introduire le végétal dans les communications, c’est surtout une volonté d’être pragmatique. Mais les décideurs de la distribution sont avant tout des jardiniers, ou des passionnés. Mettre vos produits dans une ambiance végétalisée, ça ne va pas faire tomber les référencements à la pelle, mais au moins, votre image sera résolument jardin et marquée du sceau du professionnalisme. C’est un détail, certes, mais c’est aussi une signature et une forme d’engagement.
Et vous ?
Dans notre Guide des Consommateurs Jardin 2024, en partenariat avec les JdC Garden Trends, nous avons interrogé différents professionnels. L’un d’entre eux n’est pas du jardin, mais il s’y intéresse pour la communication. Le patron des crayons Sprout World nous explique avoir choisi un axe résolument végétal pour faire vendre ses produits. Il s’adresse aussi bien aux entreprises qu’au grand public. Ses crayons sont 100% végétal et on peut les planter pour obtenir une belle fleur à la fin de leur usage. Ses clients professionnels utilisent ces crayons comme goodies, et il fait un carton !
L’image du végétal, quelle que soit sa forme, est un atout considérable. Même Nespresso et ses capsules de café totalement compostables en est convaincu. Nous, nous sommes au cœur de la mêlée. Nous avons toute la crédibilité pour accompagner nos communications et nos prises de parole avec des plantes. Pourquoi donc s’en priver ?
Quelle que soit la serrure, le végétal est une clé d’entrée !
Roland Motte… Jardinier !